La nouvelle Route de Jean Giono

Correspondances à Manosque

Bureau de l’écrivain en sa maison « Lou Paraiso » : le Paradis…

Le jardin de Lou Paraïs, son petit paradis, sa maison d’écrivain, domine les toits de la petite ville de Manosque, dont émerge le Campanile. En regardant ainsi sa ville, l’écrivain Jean Giono ima- gine un héros allant et venant sur les toits pour échapper à une fameuse épidémie de choléra au XIXe siècle. Ce sera Angelo, Le Hussard sur le toit, une trilogie adaptée au cinéma en 1995. Alain Delon faillit être choisi pour interpréter le rôle-titre.

Giono y tapait 4 pages par jour.

LES VRAIES RICHESSES

Grand marcheur, écologiste et pacifiste avant l’heure, Jean Giono, un blond aux yeux bleus d’origine picarde, disait avoir une âme de Highlander. « Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière… » Pour lui, derrière le soleil provençal folklorique (celui de l’œuvre de son ami – et frère ennemi – Marcel Pagnol qui adapta son livre Angèle sous le titre La femme du boulanger) se cache souvent un certain sens du tragique méditerranéen.

De même que chez Albert Camus, d’ailleurs. Giono disait qu’il avait inventé son Sud, comme William Faulkner, qu’il admirait, avait inventé son Sud des États-Unis.

L’hôtel Raffin à Manosque héberge le Centre Giono.

Le Festival littéraire « Les Correspondances de Manosque » à l’hôtel Raffin (du 22 au 26 septembre).

Dans un bel hôtel particulier rénové en 2019, le Centre Giono pré- sente « Les chemins de l’œuvre » de l’écrivain et une exposition temporaire. En 2021, on prévoit une exposition-passerelle vers l’autre écrivain fameux des Alpes-de-Haute-Provence, Alexandra David- Néel : un « voyageur immobile » (qui avait quand même une maison aux Baléares) et une bien réelle ! Le Centre Giono est aussi le siège de l’estimable festival littéraire «Les Correspondances de Manosque». Il a lieu la quatrième semaine de septembre (du 22 au 26), mêlant lectures de nouveaux romans en plein air et bons spectacles.

Sa bibliothèque de 8000 livres dans un bijou de maison…

Portrait d’un homme à l’œuvre entrée dans « La Pléiade ».

Le chant du Monde

Le Centre Giono propose des randonnées au-dessus de la ville, ponctuées de lectures d’extraits de livres « gioniens » dont Jean le Bleu, une autofiction, où il décrit son enfance ici. La montagne de Lure, proche du Luberon, sera sa déesse de la randonnée, celle aussi d’Arnaud Pouponat, guide de promenade littéraire (site :  « Les artisans de la randonnée »), qui vit à Banon, un joli village qui a su se réinventer après les années d’abandon : c’est l’un des thèmes de l’œuvre de Giono. L’écriture de Giono est parfois filmique : on va « au cinéma ». Exemple : la fin du Pierrot le Fou  de Godard est un hommage au  Roi sans divertissement de Giono, qui fume… un bâton de dynamite. Jean-Paul Belmondo, lui, se fait sauter avec dans la dernière scène du film !

À chacun sa montagne magique

Giono aimait la montagne de Lure, Alpes-de-Haute-Provence.

Un autre guide spécialiste, Jean-Louis Carribou, vient de publier un Itinéraire routier littéraire et touristique autour de la montagne de Lure (un « gisement » de plantes aromatiques) que Giono aimait tant. Cette montagne est au cœur de la nouvelle Route Giono inaugurée fin 2020 : 152 km et 20 haltes littéraires dont la Roche Giron, où se trouve par exemple une maison de potier décrite par l’écrivain. On y déniche le long d’un chemin quelques brins d’absinthe à senteur anisée et mentholée, près de la maison aux volets bleus d’un professeur suisse, passeur de l’œuvre de Giono auprès de ses élèves.

L’Olympe de sa Provence

Une étape de l’itinéraire de la nouvelle « Route Jean Giono ».

On passe par Vuis, l’un des douze villages de caractère des Alpes de Haute-Provence, puis par Mane, à côté de Forcalquier, où se trouve l' »Université des Saveurs et des Senteurs », ainsi que le « Couvent des Minimes », un Relais et Châteaux cinq étoiles. Puis vient le « Prieuré du Salagou » et ses quatre jardins dont celui de l’imaginaire. Y flotte peut-être l’esprit du personnage de L’homme qui plantait des arbres, le plus traduit et connu des livres de l’écrivain. Sa démarche, pionnière du souci écologique, contribua à la renaissance de la Haute-Provence jadis rude, si bien décrite par notre auteur. Lequel, enfant, s’échappait par la pensée en ouvrant la fenêtre du grenier parental… En 2021, le thème des « Rencontres Giono » d’août, sera d’ailleurs…  » Le mythe de l’enfance réelle et fictive ». Tout un programme.

Christophe Riedel

Carnet de route

www.alpes-haute-provence.com

www.durance-luberon-verdon.com

www.centrejeangiono.com

www.artisansdelarandonnee.com

correspondancesdemanosque.org

Centre Jean Giono : 04 92 70 54 54

A télécharger : L’application « Le serpent d’étoiles »

Photos : Centre Jean Giono – Alpes de Haute-Provence Tourisme

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